Fin des Fact-Checkers : Meta, Désinformation et le Risque d’un Internet Hors de Contrôle 🇺🇸🇫🇷

Quand la vérité devient une option facultative : Zoom sur Meta, le Texas et ce que cela signifie pour la France et le reste du monde.

Par Angelo LIMA

Fin des Fact-Checkers : Meta, Désinformation et le Risque d’un Internet Hors de Contrôle (Avec un Zoom sur la France) 🇺🇸🇫🇷

Ces dernières années, il est devenu impossible de parler des réseaux sociaux sans évoquer leur rôle dans la diffusion massive d’informations. Si vous me lisez ici, vous savez probablement déjà que Facebook, Instagram, Twitter (pardon, X 🙄) et consorts ne sont plus de simples plateformes pour partager des photos de vacances ou discuter de la dernière série à la mode. Ce sont aujourd’hui des forces motrices qui influencent directement nos opinions, nos votes et même nos comportements.

Mais que se passe-t-il quand les géants de la tech décident volontairement de mettre de côté les mécanismes dédiés à la vérification des faits ? La suppression des équipes de fact-checking par Meta au Texas, associée à des recrutements politiquement marqués, soulève des questions cruciales, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour des pays comme la France. Car ce qui commence outre-Atlantique finit inévitablement par traverser l’océan. Alors, sommes-nous prêts à évoluer dans un Internet encore plus saturé par la désinformation ?


Un Wild West numérique : que se passe-t-il au Texas ? 🤠

Pour comprendre pourquoi Meta commence à inquiéter, il faut d’abord jeter un œil à ce qu’il se passe dans l’une des plaques tournantes politiques et culturelles des États-Unis : le Texas.

Face à des lois locales censées empêcher la “censure” des opinions politiques conservatrices, Meta a choisi de supprimer ses équipes locales de fact-checkers. Ces derniers, jusque-là, étaient des gardiens de la vérité (enfin, autant que possible) sur Facebook et Instagram. Leur rôle ? Fact-checker les informations douteuses, signaler les fake news, et limiter la viralité des contenus erronés susceptibles de fausser les débats publics. Leur suppression n’est donc pas juste un coup dur pour Facebook : c’est aussi une lumière verte offerte à toute forme de désinformation prête à bondir.

Pourquoi au Texas, particulièrement ? 🤔

Le Texas a récemment adopté des lois qui limitent ce que les réseaux sociaux peuvent modérer, sous prétexte de garantir une “liberté d’expression totale”. Un mot d’ordre qui, dit comme ça, semble noble, mais qui masque une réalité plus complexe. En gros, les plateformes risquent des sanctions si elles suppriment des contenus jugés nuisibles mais politiquement sensibles (indice : souvent associés à la droite conservatrice). Résultat ? Meta, plutôt que d’aller au clash juridique et d’assumer ses responsabilités, a préféré plier bagage et… de baisser son arme anti-désinformation. 💥


Pourquoi c’est une bombe à retardement globale 🌍

Si tout cela se passe pour l’instant au Texas, il est important de comprendre que les décisions prises par des géants comme Meta ne restent jamais confinées à des frontières régionales. Facebook, en particulier, c’est plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois. Et ce qui marche (ou ne marche pas) localement peut très vite contaminer ses pratiques à une échelle mondiale.

Supprimer des outils de régulation et de fact-checking, même dans un seul État américain, c’est envoyer un signal fort : Meta se désengage de sa responsabilité systémique dans la lutte contre la désinformation.

Vous vous souvenez du rôle des fake news dans des événements récents comme :

  • Les élections présidentielles américaines de 2016 et 2020,
  • La pandémie de COVID-19,
  • Les théories antivax,
  • Ou encore les manipulations sur la guerre en Ukraine ?

Dans chacun de ces cas, Facebook et ses cousins tech se sont retrouvés dans la ligne de mire pour avoir été les incubateurs d’informations fausses ou manipulées. Avec la suppression délibérée du fact-checking, ce problème risque d’enfler et de se multiplier.


Zoom sur la France : sommes-nous prêts à cet éventuel raz-de-marée ? 🇫🇷

En France, on accuse souvent les Américains d’avoir des débats démesurés, surjoués, et parfois déconnectés du reste du monde. Mais il serait naïf de croire que la problématique actuelle de Meta au Texas ne nous concerne pas.

La désinformation en France, état des lieux

Zuckerberg et Musk

La désinformation touche aussi fortement notre pays. Et elle n’a pas attendu Zuckerberg ou Elon Musk pour prospérer. Quelques faits :

  1. Le rôle de Facebook pendant les Gilets Jaunes :
    Les mobilisations des Gilets Jaunes ont vu exploser sur Facebook des vidéos ou publications relayant des faits souvent inexacts. Des théories du complot selon lesquelles Macron serait contrôlé par des puissances mystérieuses (coucou Soros 👋) aux rumeurs sur des “armes secrètes”, le terrain était fertile pour les fake news.

  2. Les élections présidentielles françaises :
    En 2017 et 2022, des vidéos manipulées et des contenus sensationnels visant à discréditer certains candidats ont largement contribué à polariser les électorats en France.

  3. Les antivax et la pandémie :
    Pendant les vagues successives de COVID-19, Facebook a été un relais important de théories douteuses publiées par des “experts” auto-proclamés. Ces publications ont jeté le doute sur des faits pourtant établis scientifiquement.


Le rôle des fact-checkers en France

Contrairement à Meta, de nombreuses initiatives françaises ont tenté de réguler l’afflux de fake news. Les médias comme Le Monde (Les Décodeurs), France Info (Vrai ou Fake) ou encore des collectifs comme CheckNews de Libération ont joué un rôle important.

Cependant, ces efforts restent insuffisants face à la viralité des contenus amplifiés par les algorithmes. Si Meta décidait de retirer également le fact-checking en France, nous pourrions rencontrer des problèmes similaires à ceux observés aux États-Unis.


Pourquoi Meta joue avec le feu 🔥

Supprimer des équipes de fact-checking ou embaucher des personnes politiquement engagées n’est pas juste une décision interne d’entreprise. C’est une déclaration déguisée d’un désengagement des responsabilités sur les contenus publiés.

Les faits sont clairs :

  • Moins de fact-checking = moins de fiabilité générale des plateformes. Si un utilisateur voit un post douteux mais n’a aucun signal extérieur qui le contredit, il aura plus tendance à le croire.
  • Les algorithmes favorisent ce qui est sensationnel. Les contenus les plus clivants ou polémiques sont amplifiés sans distinction qualitative.
  • Un modèle qui pourrait s’internationaliser. Ce qui commence au Texas pourrait bien s’étendre à d’autres pays, y compris la France.

Ce qui nous attend : un désengagement global ?

Avec ces récentes décisions, Meta pourrait bien être en train de tester une nouvelle approche : celle d’un réseau social où les responsabilités de contrôle reposent uniquement sur les utilisateurs.

Mais est-ce réaliste ? Avec la vitesse à laquelle l’information circule, avons-nous réellement le temps – ou même les compétences – de vérifier chaque article ou vidéo nous-mêmes ?


Alors, que faire, nous, utilisateurs ? 🛠️

Quelques pistes simples :

  1. Vérifiez vos sources : Si une info semble trop belle (ou trop scandaleuse) pour être vraie, prenez un moment pour en vérifier la source.
  2. Dénoncez ce qui ne va pas : Utilisez les outils de signalement quand un contenu est clairement faux ou manipulé.
  3. Explorez des alternatives éthiques : Mastodon, Diaspora ou d’autres plateformes indépendantes méritent qu’on s’y intéresse ! 🌱
  4. Exigez des comptes des géants du numérique : N’oubliez pas que Facebook, Instagram et tutti quanti existent parce que NOUS les utilisons. Si assez de voix s’élèvent, ils seront obligés d’écouter.

En conclusion : sommes-nous prêts pour un Internet sans vérité ? 🌐

En abandonnant le fact-checking, Meta prend un pari risqué sur l’avenir de son rôle dans la société numérique. Mais cela ne concerne pas que les États-Unis ou le Texas – le problème est global. Alors, qu’en penses-tu ?

Les réseaux sociaux doivent-ils être régulés pour limiter la désinformation, ou est-ce à nous, utilisateurs, de réapprendre à séparer le vrai du faux ? 💬

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