L’effet Dunning-Kruger : Quand tu crois tout savoir (mais ce n’est qu’un début) 🤔

Décryptage d’un biais cognitif qui touche tout le monde, de la tech à la vie quotidienne

Par Angelo LIMA

L’effet Dunning-Kruger : Quand tu crois tout savoir… mais tu as tout faux (ou presque) 🤷‍♂️

Tu vois cette personne qui, après quelques heures face à un tuto ou à une nouvelle technologie, décrète fièrement qu’elle a “tout compris” et qu’elle va révolutionner le monde ? (Les développeurs juniors, ne vous sentez pas jugés, promis 🙃). Si tu te frottes régulièrement à ce genre de situation – ou si tu te reconnais un peu là-dedans ! – il est temps de parler d’un phénomène aussi fascinant que frustrant : l’effet Dunning-Kruger.

Effet dunning kruger

Bienvenue dans ce joyeux monde où moins on en sait, plus on se croit fort. Mais ne crie pas tout de suite à l’arrogance gratuite : c’est bien plus subtil (et humain) que ça. On va explorer ensemble ce que c’est, pourquoi ça nous concerne tous et comment on peut apprendre à s’en servir pour progresser. Prends une tasse de café, ça risque de te parler. ☕


L’effet Dunning-Kruger : c’est quoi, en vrai ? 🌱

L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif qui touche tout le monde (oui, toi aussi) et qui se résume facilement : les personnes peu compétentes dans un domaine surestiment leur maîtrise, tandis que les experts ont tendance à sous-estimer leur niveau de compétence.

Bref, les débutants pensent en savoir beaucoup plus qu’ils ne savent, et les vrais pros se posent mille questions.

Une découverte éclairante

Ce concept a été démontré par deux psychologues, David Dunning et Justin Kruger, en 1999. Leur idée était simple : si tu ne connais quasiment rien sur un sujet, tu ne possèdes même pas les outils nécessaires pour juger à quel point tes connaissances sont limitées. Tu crois donc que tu es meilleur que tu ne l’es en réalité.

Dunning et Kruger ont testé leur théorie sur des volontaires en leur demandant d’évaluer leurs propres compétences en grammaire, en raisonnement logique et en humour. Tu devines la suite : les moins compétents pensaient systématiquement être “au-dessus de la moyenne”, alors qu’ils se plantaient royalement dans les tests. 😅

Et ce phénomène, qu’on soit geek ou non, on le retrouve partout dans nos vies.


La fameuse courbe Dunning-Kruger : “l’ignorance triomphante” et l’humilité retrouvée ⚡

Courbe dunning kruger

La courbe décrivant cet effet ressemble à une montagne russe (sans les loopings fichus). Voici un résumé de son parcours :

  1. Le sommet de la confiance absolue (ou ignorance triomphante) :
    Lorsque tu viens d’apprendre quelque chose de nouveau, tu te sens invincible. Après avoir écrit ton premier script Python, tu pourrais même te dire : “Pourquoi tout le monde galère ? C’est tellement facile !”.

  2. La descente dans la vallée du doute (ou la vallée de l’humilité) :
    En progressant, tu découvres à quel point le domaine est vaste et complexe. C’est là que tu te prends une claque mentale : “Mais attends… je ne comprends rien, en fait.”

  3. La remontée progressive vers la compétence réelle :
    Avec plus de travail, d’expérience, et une dose d’humilité, tu commences à vraiment maîtriser ton domaine. La confiance revient doucement, mais cette fois accompagnée de prudence.

  4. Le plateau des experts :
    Ce niveau final correspond aux vrais experts, qui savent qu’ils maîtrisent leur sujet mais s’abstiennent rarement d’ajouter : “Cela dépend” ou “Il peut y avoir des exceptions”.

Ne brûle pas les étapes : il est important de passer par chaque phase pour devenir compétent et progresser durablement. Même les grands de ce monde ont campé sur le sommet de l’ignorance triomphante avant de descendre dans la vallée du doute (oui, même toi, Elon Musk 🙈).


Pourquoi cet effet est partout dans la tech 💻

Si tu travailles dans la tech – ou même si tu t’y intéresses un peu – alors tu sais exactement de quoi je parle. La tech, avec ses langages de programmation, frameworks et outils tous les jours plus nombreux, est le terrain de jeu parfait pour l’effet Dunning-Kruger.

Syndrome “Tout est facile”

Prenons un exemple classique :
Un développeur débutant qui termine son premier tutoriel sur Git peut se dire : “Ok, j’ai compris. Commit, push… pourquoi tout le monde se prend la tête ?”. Puis viennent les merge conflicts, les branches mal gérées et les repas à base de désespoir. Soudain, la perspective change.

L’idée fausse de la simplicité

Autre exemple ? Installer pour la première fois Linux sur ta machine. La fierté d’un sudo apt-get install te fait te sentir comme un hacker jusqu’à ce que tu plantes ton OS en essayant de configurer un driver son. Là encore, descente brutale dans la vallée du doute.


Pourquoi l’accepter (et le comprendre !) peut changer la donne 🧐

Cet effet n’est pas juste une curiosité scientifique : il a un vrai impact sur ta façon d’apprendre, de travailler, et même de collaborer avec les autres. Voici les leçons qu’il peut t’apporter :

Reconnaître que tu es (peut-être) à côté de la plaque

L’effet Dunning-Kruger peut t’aider à prendre conscience que, parfois, tu ne sais pas ce que tu ne sais pas. Ce n’est pas un défaut. Au contraire, c’est une première étape vers une prise de conscience qui mène à l’apprentissage.

Adopter une vraie humilité face à la connaissance

Quand tu acceptes que tu ne sais pas tout, tu développes un esprit curieux et ouvert. Non seulement ça aide à progresser, mais cela te rend aussi plus agréable pour les autres.

S’appuyer sur des feedbacks honnêtes

La meilleure façon de progresser est d’écouter les retours qu’on te donne. Bien sûr, il est tentant de se dire que ton code est parfait dès le premier jet, mais… spoil : ce n’est (presque) jamais le cas.

Respecter le chemin des autres

Si tu sais ça, tu seras plus indulgent·e avec les personnes qui sont encore coincées dans l’ignorance triomphante. Plutôt que de juger, pourquoi ne pas leur tendre la main pour leur faire descendre la montagne en douceur ?


Comment éviter de tomber (trop fort) dans le piège 🔧

Le biais Dunning-Kruger fait partie de nous : il n’y a pas moyen d’y échapper complètement. Mais tu peux limiter son impact en prenant quelques habitudes :

  • Apprends à poser des questions. Les questions “simples” sont souvent celles qui t’aident à bâtir une base solide.
  • Ne saute pas les étapes. Si tu veux vraiment maîtriser un sujet, prends le temps de tout comprendre, étape par étape. Rome ne s’est pas codée en un jour.
  • Cherche activement des retours. Que ce soit de tes collègues, d’un mentor, ou de la communauté, les critiques constructives te permettent de grandir.
  • Garde l’esprit du débutant. Même si tu es expert·e aujourd’hui, reste curieux·se et ouvert·e aux surprises que chaque sujet peut encore t’apporter.

La morale de l’histoire 💡

L’effet Dunning-Kruger, ce n’est ni un défaut, ni une honte. C’est une preuve que tu as mis les pieds dans le processus d’apprentissage. Chaque étape sur la courbe – qu’elle soit euphorique ou déprimante – est un signe que tu avances.

Alors, la prochaine fois que tu te sens un peu trop sûr·e de toi, ou bien que tu as l’impression de ne rien comprendre, repense à cette courbe. Et rappelle-toi : ce n’est qu’une étape, et l’important, c’est de garder la curiosité de continuer. 🚀

Et toi ? As-tu déjà découvert que tu étais “au sommet de l’ignorance triomphante” sur un sujet ? Ou vécu une descente mémorable dans la vallée de l’humilité ? Viens partager ton expérience en commentaire, ça pourrait nous faire sourire (ou réfléchir 😊).

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